12 Nov Ο ΣΚΎΛΟΣ ΚΑΙ ΟΙ ΘΕΟΙ!
Το βρήκα και το αναδημοσιεύω! Εξαιρετικό άρθρο για το σκύλο στο μουσουλμανικό δίκαιο. Τώρα που ξανάρχισε ο Σουλειμάν να με θυμηθείτε!
ελπίζω να βρω και άλλα κείμενα για τους θεούς και τους σκύλους. Νομίζω ότι αξίζει τον κόπο!
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Sami A. Aldeeb Abu-Sahlieh, dr en droit
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Le chien en droit musulman
par
Sami A. Aldeeb Abu-Sahlieh
1) Interdiction de maltraiter les animaux 2
2) Des animaux plus chanceux que d’autres 3
3) Le chien dans le Coran 4
4) Le chien dans les récits de Mahomet 4
5) Chiens autorisés en cas d’utilité 6
6) Le gibier pris par un chien 6
7) Même utile, le chien reste impur 7
8) Manger du chien 8
9) Garder des chiens à la maison fait perdre des mérites 8
10) Certains anges inconciliables avec le chien à la maison 9
11) Le chien dans les rapports juridiques 9
12) Le chien, les taxis et le transport public 10
13) Lorsque la politique se mêle des chiens 13
14) Chien et cohabitation entre musulmans et non-musulmans dans la même maison 13
15) Le chien au secours de la religion 15
16) Superstitions autour du chien 17
1) Interdiction de maltraiter les animaux
Bien qu’il existe un droit étatique positif dans les pays arabes, c’est le droit musulman qui détermine souvent les comportements des musulmans, y compris dans leurs rapports avec les animaux. La plupart des constitutions des pays arabes déclarent à cet effet que l’Islam est la religion officielle de l’État et le droit musulman comme une source, voire la source principale du droit. Les codes civils et autres lois étatiques indiquent souvent que le droit musulman comble les lacunes législatives. Ce droit musulman a été développé par les juristes à partir du Coran et les récits de Mahomet. Il s’impose au musulman tant dans les pays musulmans que dans les pays non-musulmans du fait qu’il est partie intégrante de la foi, comme on le verra avec les chauffeurs de taxis musulmans dans les pays occidentaux.
Le droit musulman prévoit de nombreuses prescriptions générales concernant les animaux, et des normes spéciales concernant certains d’eux dont le chien.
Parmi les normes générales, on signalera le devoir de traiter avec bienveillance les animaux, que Dieu a créé pour l’utilité de l’homme . Le Coran affirme que les animaux se prosternent devant Dieu (16:49), et forment une “une nation semblable à vous” (6:38). Les récits de Mahomet rendent hommage à celui qui est bienveillant envers eux et condamnent celui qui les maltraite. Ainsi, selon un récit, une femme est allée en enfer parce qu’elle a laissé mourir de faim une chatte. Ibn Mas’ud rapporte: “Nous étions en voyage avec le Messager de Dieu. Il s’en alla faire ses besoins. Nous vîmes alors un oiseau avec ses deux petits. Nous prîmes les deux oisillons et leur mère se mit à voler au-dessus de nos têtes. A ce moment arriva le Prophète qui dit: Qui a fait de la peine à cet oiseau en lui prenant ses petits? Allez, rendez-lui ses enfants!”. Il vit aussi une colonie (village) de fourmis que nous avions brûlée. Il dit: “Qui a brûlé cette colonie?” Nous dîmes: “Nous”. Il dit: “II n’appartient qu’au Maître du Feu de tourmenter par le feu”.
Abd-Allah Ibn Ja`far rapporta que le Prophète entra un jour dans l’enclos d’un jeune homme ansarite; il y trouva un chameau qui se mit à geindre à la vue du Prophète, des larmes coulant des yeux de l’animal. Le Prophète s’en approcha et lui prodigua quelques tapes sur la bosse et sur la face, ce qui réconforta la bête. Puis le Prophète s’enquit de son propriétaire. Le jeune homme ansarite se présenta et dit: “Ô Messager de Dieu, ce chameau m’appartient”. Le Prophète lui dit: “Ne crains-tu pas Dieu vis-à-vis de ce chameau alors qu’il l’a mis en ta possession? Il s’est plaint à moi que tu le surcharges et le fais travailler sans cesse”.
Selon un autre récit, lorsqu’un musulman plante ou sème quelque chose et qu’une bête s’en nourrit, c’est une aumône aux yeux de Dieu. Celui qui traite bien son cheval sera protégé contre la pauvreté, et, quant aux ânes, Mahomet déclare que ces mots du Coran leur sont applicables: “Quiconque fait un bien du poids d’un atome, le verra. Quiconque fait un mal du poids d’un atome, le verra” (99:7-8). Il a défendu d’attacher une bête pour servir de cible, maudit quiconque mutile un animal, réprouvé les marques faites sur le visage des animaux et interdit de les frapper au visage. Il a interdit de tuer un oiseau sans raison, en particulier pour s’amuser. Mahomet dit que la victime criera à Dieu: “Un tel m’a tué, et il l’a fait inutilement”. Signalons aussi que le Coran interdit la chasse pendant la période de pèlerinage (5:2 et 95-96). Cette interdiction s’applique aussi aux œufs du gibier. Cette attitude bienveillante à l’égard des animaux est largement développée par les juristes musulmans classiques et modernes .
Un récit concernant le chien dit:
Un homme qui marchait, éprouva une soif très violente en cours de route. Trouvant un puits, il y descendit et bu. Quand il sortit, il vit un chien haletant et tellement assoiffé qu’il mordait la terre humide. Ce chien, dit l’homme, éprouve une soif aussi grande que celle que j’éprouvais moi-même tout à l’heure. Il descendit alors dans le puits, remplit sa bottine d’eau, la tint entre les dents, sortit du puits, puis abreuva le chien. Allah lui en fut reconnaissant et lui pardonna ses péchés. “Ô Envoyé d’Allah, dirent alors les fidèles, serons-nous donc récompensés à cause des animaux?” – “Oui, répondit-il; pour le bien fait à tout être vivant”. Selon une variante de ce récit, la personne en question était une prostituée .
2) Des animaux plus chanceux que d’autres
Si la maltraitance est interdite envers tous les animaux, certains sont plus avantagés que d’autres en droit musulman. Ainsi, à titre d’exemple, Mahomet a interdit de tuer (et donc de consommer) la grenouille, la fourmi, l’abeille, la huppe, la pie grièche, la perdrix et la chauve-souris . Il a par contre ordonné de tuer le serpent, le corbeau, le rat, le dab (sorte de lézard) et le chien qui agresse .
D’autre part, certains animaux sont déclarés comestibles, d’autres ne le sont pas pour différentes raisons, dont l’impureté. C’est le cas notamment du porc, dont la viande est déclarée inconsommable aussi bien par le Coran (2:173; 5:3; 6:145; 16:115), que par la Bible (Deutéronome 14:7-8).
Étrangement, le droit musulman considère aussi le chien comme animal impur et lui accorde autant, voire plus de place que le porc. Ainsi, l’encyclopédie de droit musulman publié par le Ministère du Kuwait lui consacre dix pages , alors qu’elle ne consacre que sept pages pour le porc . Des auteurs musulmans y ont consacré des ouvrages entiers .
3) Le chien dans le Coran
Le Coran, première source du droit musulman, mentionne le chien dans trois passages. Dans le premier, il compare un personnage biblique, probablement Balaam , à un chien. Ce personnage fut mis à mort par les israélites pour avoir entraîné les enfants d’Israël à l’infidélité envers Dieu. Le Coran dit de lui:
Il ressemble à un chien qui halète si tu portes contre lui, et qui halète aussi si tu le laisses. Voilà la ressemblance des gens qui ont démenti nos signes. Narre la narration. Peut-être réfléchiront-ils! Quelle mauvaise ressemblance que celle des gens qui ont démenti nos signes et qui se sont opprimés eux-mêmes (7:176-177).
Dans ce passage, le Coran donne du chien, comme ailleurs de l’âne , une image négative souvent véhiculée dans le langage courant. On utilise son nom comme une insulte et il entre dans plusieurs comparaisons péjoratives sous forme de proverbes . Mahomet aurait dit à cet égard: “Ne mettez pas les perles dans la bouche d’un chien” , ce qui rappelle la parole du Christ: “Ne jetez pas vos perles devant les porcs” (Matthieu 7:6).
Le chien est ensuite mentionné dans le chapitre 18 du Coran intitulé “La Caverne”. Ce chapitre raconte une histoire rappelant le récit des sept dormants d’Éphèse rapporté au début du 6ème siècle par Jacques de Sarouj. Ces jeunes croyants échappés à la persécution sont restés endormi 300 ans dans une grotte, accompagnés de leur chien à l’entrée de la grotte. Ce chien est représenté ici comme étant le compagnon fidèle.
Un troisième passage parle du chien dans le cadre des interdits alimentaires. Ce passage dit:
Ils te demandent ce qui leur a été permis. Dis: “Vous ont été permis les bonnes [choses], et ce que capturent les carnassiers auxquels vous enseignez ce que Dieu vous a enseigné. Mangez donc de ce qu’ils tiennent pour vous et rappelez dessus le nom de Dieu. Craignez Dieu. Dieu est prompt dans [ses] comptes (5:4).
Ici le Coran permet de manger la viande des gibiers pris par des chiens carnassiers entraînés à cet effet. Nous reviendrons plus loin sur ce passage à caractère normatif.
4) Le chien dans les récits de Mahomet
Les recueils des récits de Mahomet, la deuxième source du droit musulman, comportent plusieurs passages ayant des implications juridiques. Ces passages sont souvent cités dans les fatwas modernes pour déterminer l’attitude qu’il faut avoir à l’égard du chien. Ils reviennent souvent dans les forums de discussion sur internet. Nous en avons déjà cité un premier récit concernant la personne qui avait donné à boire à un chien assoiffé, acte méritoire pour lequel Dieu avait pardonné les péchés de l’abreuveur. D’autres récits sont par contre moins favorables au chien. Nous en citons les plus importants:
– Mahomet dit: “Celui qui garde chez lui un chien voit chaque jour le salaire de ses bonnes actions diminuer d’un qirat, sauf un chien de chasse ou pour garder les troupeaux et les champs” (dans une autre version de deux qirats). Le qirat, explique Mahomet, est semblable au Mont Ouhoud!
– Mahomet a ordonné de tuer les chiens et il a envoyé des hommes aux quatre coins de Médine pour que les chiens soient tués .
– Mahomet a ordonné de tuer les chiens et nous avons même tué un chien qu’une femme avait ramené du désert. Après cela, il a interdit de les tuer en disant: Limitez-vous seulement à ceux qui sont noirs .
– Ayshah, la femme de Mahomet, rapporte: Gabriel promit au Messager de Dieu de venir chez lui à telle heure. Mais cette heure passa sans qu’il n’arrivât. Elle dit: “II tenait dans sa main un bâton. Il le jeta en disant: “Ni Dieu, ni Ses Messager (les Anges) ne manquent jamais à leur parole”. Puis il se retourna et vit tout à coup un chiot (jeune chien) sous son lit. Il dit: “Quand est entré ce chien?” Je dis: “Par Dieu, je ne sais pas”. Il ordonna aussitôt de le sortir. Gabriel arriva alors. Le Messager de Dieu lui dit: “Tu m’as promis de venir et je me suis assis à t’attendre. Tu n’es pourtant pas venu”. Il dit: “J’en ai été empêché par le chien qui était chez toi. Nous n’entrons pas en effet dans une maison où il y a un chien ou une image. Le lendemain, Mahomet ordonna de tuer les chiens” .
– Mahomet dit: “Lorsqu’un chien boit dans le récipient de l’un d’entre vous, il faut le laver sept fois et la huitième avec de la terre”. Une autre variante de ce récit dit qu’il faut laver le récipient “sept fois, dont la première avec de la terre” .
– Mahomet dit: “La prière est interrompue [et donc doit être refaite] par [le passage de] l’âne, de la femme et du chien noir. Selon une variante de ce récit: “La prière est interrompue par l’âne, le mécréant, le chien et la femme”, et une autre variante: “La prière est interrompue par le chien noir et la femme ayant ses règles”. On demanda à Mahomet pourquoi pas le chien jaune ou le chien rouge? Il répondit: “le chien noir est un satan” .
– Mahomet a interdit le prix du chien, la dot de la prostituée et le don à un devin. Abu-Hurayrah, compagnon de Mahomet, dit que le prix du chien de chasse en fait exception .
– Mahomet a décidé que le meurtrier d’un chien devait réparation au propriétaire de l’animal à raison de quarante dirhams pour un chien de chasse, une brebis pour un chien de berger, un faraq (16 ritls) de blé pour un chien messier et un faraq de bonne terre pour un gardien de logis .
– Mahomet dit: “Lorsque tu envoies des chiens dressés [contre un gibier], tu peux en manger si tu y prononces le nom de Dieu [sur les chien], à moins que d’autres chiens participent à la prise du gibier” .
– Mahomet dit: “Les anges ne vont pas en compagnie de gens qui ont un chien ou une cloche” .
Signalons ici qu’un courant musulman minoritaire rejette le recours aux récits de Mahomet comme source du droit , les considérant comme falsifiés et contraires au Coran. Il cite à cet égard le chien compagnon fidèle mentionné par le Coran dans le chapitre 18, dont nous avons parlé plus haut, ainsi que le verset 5:4 qui permet de manger du gibier attrapé par les chiens. Il ajoute que nulle part le Coran ne qualifie le chien d’animal impur. Il pense que ces récits ont été inventés par le compagnon de Mahomet appelé Abu-Hurayrah (père du chaton) qui adorait les chats, mais détestait les chiens .
5) Chiens autorisés en cas d’utilité
L’anathème du Prophète contre les chiens épargne le chien utilitaire obéissant à un maître, c’est-à dire le chien de chasse et le chien de garde soit des logis, soit des impasses, soit des troupeaux, soit des cultures et récoltes .
Les juristes discutent de la question de savoir ce qu’il en est si quelqu’un possède un chien de chasse mais sans chasser, ou un chien berger mais sans plus avoir de troupeau ou avant de l’avoir eu? Et qu’en est-il s’il lui suffit un chien pour l’utilité, mais en possède plusieurs? Et qu’en est-il si une chienne utile met bas plusieurs chiots dont le propriétaire n’a pas besoin . Un site musulman écrit à cet égard:
Le chien a la réputation d’être “le meilleur ami de l’homme” car il lui est fidèle, ne le trahit pas et lui obéit. C’est un animal très intelligent et, selon son espèce…, il est employé à sauver des vies: en montagne, le St Bernard, grâce à l’efficacité de son flair, retrouve des personnes ensevelies sous la neige; le Terre neuve, qui aime l’eau et qui a une grande résistance physique, sauve des naufragés en mer; le Berger Allemand, par sa fidélité et son courage, est aux côtés des policiers et des douaniers pour dénicher des drogues cachées, ou pour retrouver des personnes lors de tremblements de terre; les Labradors sont dressés bien souvent pour guider les personnes aveugles, leur faire éviter des obstacles, ou les aider à traverser la route .
Une fatwa permet aux policiers de recourir à des chiens pour identifier un délinquant ou découvrir de la drogue, mais ceci doit être considéré comme des indices et nullement comme preuve certaines .
6) Le gibier pris par un chien
Le Coran et un récit de Mahomet permettent de manger d’un gibier pris par un chien dressé. Des juristes ajoutent qu’on peut en manger même si le chien a mangé deux tiers du gibier, mais à condition que le nom de Dieu soit prononcé sur le chien. Un gibier qui est tué par un chien non dressé ou sur lequel le nom de Dieu n’a pas été prononcé est interdit à la consommation. Si par contre on oublie de prononcer le nom de Dieu sur le chien, le gibier est mangeable. Le nom de Dieu peut aussi être prononcé après avoir envoyé le chien. Mais la chasse avec un chien noir, considéré comme un satan par Mahomet, est reprouvé . Un long débat est engagé autour de cette question parmi les juristes. Khomeini met six conditions pour pouvoir manger de ce gibier:
a) Que le chien soit suffisamment dressé pour obéir aux ordres de son maître.
b) Que le chien se lance à la poursuite du gibier sur l’ordre de son maître; ainsi un gibier capturé par le chien seul n’est pas consommable, même si son maître l’a encouragé lors de la chasse.
c) Que celui qui ordonne au chien de poursuivre le gibier soit musulman ou fils de musulman; il est donc interdit de manger la chair d’un gibier tué par le chien d’un maître infidèle ou blasphémant la descendance du Prophète.
d) Que celui qui lance le chien à la suite du gibier le fasse en invoquant le nom de Dieu; s’il s’en abstient volontairement la pièce de gibier devient impure. Si le nom de Dieu n’est pas invoqué volontairement au moment opportun, mais avant que le chien attrape le gibier, la chair est impure.
e) Que le gibier meure par la morsure du chien; si celui-ci étrangle le gibier, ou que le gibier meure de peur ou d’essoufflement, sa chair ne peut pas être mangée.
f) Que le maître du chien attrape le gibier pour l’égorger; s’il dispose du temps suffisant pour l’égorger et qu’il s’attarde jusqu’à ce que le gibier meure, la chair est impure.
Khomeini ajoute:
Si le gibier est chassé par plusieurs chiens, sa chair est mangeable quand tous les chiens remplissent les conditions ci-dessus; mais dans le cas où l’un d’eux ne les satisfait pas entièrement, la chair est impure.
Si le chien est lancé à la chasse par plusieurs personnes en même temps, et qu’une de ces personnes est un infidèle ou si elle n’invoque pas volontairement le nom de Dieu, la chair du gibier devient impure .
7) Même utile, le chien reste impur
Comme on vient de le voir, le chien est toléré lorsqu’il est utile. Mais même s’il est utile, il ne reste pas moins un animal impur. À ce titre, il rend impur ce qu’il touche et ce qu’il lèche, et la place où il s’est couché doit être purifiée à l’eau comme le fit une fois le Prophète. Il en est de même de son sang ou de son urine. Le chien venant rôder près d’un croyant en prière lui annule la prière, notamment le chien noir, mais s’il passe par derrière le prieur, il n’annule pas sa prière. Ses poils sont impurs, sa peau aussi et ne se purifie pas en la tannant. Il n’est pas permis d’utiliser le lait ou toute autre partie du chien comme médicament . Si une chèvre a été élevée avec du lait d’une chienne, sa viande devient inconsommable; on peut par contre allaiter un chiot avec le lait d’une chèvre .
Celui qui possède peu d’eau pour faire ses ablutions et un chien assoiffé, doit donner l’eau au chien, si celui-ci est utile, et remplacer l’eau par le sable, en vertu du verset 4:43 . Si par contre le chien n’est pas utile, il faut le laisser assoiffé et se servir de l’eau pour faire les ablutions .
8) Manger du chien
Tous les aliments interdits deviennent licites en cas de nécessité pour sauvegarder la santé et la vie. Ceci s’applique aussi bien au porc, au vin, au chien et à d’autres aliments interdits. Le Coran dit:
Il vous a interdit la [bête trouvée] morte, le sang, la chair de porc et ce qui a été offert à un autre que Dieu. Mais quiconque est forcé, et n’est ni rebelle ni transgresseur, nul péché sur lui. Dieu est pardonneur et très miséricordieux (2:173).
On parle alors de dispense légale (ibahah), norme qu’on trouve dans pratiquement toutes les législations. Mais le musulman doit en consommer dans les limites de la nécessité et non pas pour s’en régaler et s’engouffrer. Certains permettent une telle consommation si le musulman a passé une nuit et un jour sans manger. On s’est aussi posé la question combien il peut consommer: jusqu’à conjurer le danger ou jusqu’à ne plus avoir faim et soif. On a aussi établi des priorités: faut-il voler un aliment licite au lieu de consommer un aliment interdit? La réponse est non. Signalons ici que selon une opinion minoritaire de Malik, le chiot peut être mangé .
9) Garder des chiens à la maison fait perdre des mérites
Garder le chien à la maison fait diminuer le salaire des bonnes actions d’un qirat (ce qui est semblable au Mont Ouhoud!), voire deux qirats par jour, comme le dit le récit de Mahomet cité plus haut. On précise que toutes les personnes de la maison en question subissent la même perte. Et si on garde plusieurs chiens à la maison, on multiplie la perte par leur nombre, selon certains juristes. Ceux-ci se demandent aussi qu’en est-il si chaque membre de la maison possède son chien, et s’il y a une différence entre le chien nuisible, et celui qui ne l’est pas, entre le chien de campagne et le chien de la ville, entre le chien possédé par un musulman et celui possédé par un mécréant?
On ne peut invoquer la compagnie du chien comme justification pour garder un chien à la maison. Il n’est non plus permis de le garder pour amuser les enfants et les occuper . Un site musulman écrit:
Le Prophète Mohammad nous dit qu’il est fortement déconseillé de prendre un chien pour la simple raison d’avoir une compagnie, ou pour son propre loisir. Garder des chiens à la maison est de nos jours une habitude prise par les non-musulmans, qui les adoptent comme des amis, les embrassent, et leur permettent de dormir avec eux et dépensent même beaucoup d’argent pour ce qui est plus qu’utile (séances de coiffeur, voyage, habillage…) .
La perte du mérite se limite-t-elle à la possession du chien ou s’étend-elle à la possession d’un porc? Les juristes divergent à ce sujet .
10) Certains anges inconciliables avec le chien à la maison
Une des raisons pour laquelle le droit musulman interdit la présence du chien et des images à la maison est qu’ils empêchent les anges d’y entrer. Cette règle s’applique par analogie à la mosquée . De ce fait, il est interdit au chien d’y entrer . Les anges n’entrent pas dans une maison où se trouve un chien, même si le propriétaire de la maison est un mort . Mais qu’en est-il si dans une maison il y a non pas un chien vivant, mais une partie de son corps? Les juristes divergent .
Un récit dit: “Les anges ne vont pas en compagnie de gens qui ont un chien ou une cloche”. Les juristes discutent la question de savoir, qu’en est-il d’une large caravane comme celle des pèlerins, dont l’un d’eux a un chien? Est-ce que les anges abandonnent toute la caravane? Ils ajoutent que si quelqu’un n’arrive pas à convaincre les autres d’abandonner le chien, il devrait faire une prière à Dieu pour qu’il ne le prive pas de la compagnie, de la bénédiction et du soutien des anges .
Mais peut-on justifier la présence d’un chien dans la maison par le fait qu’il garde la maison, sans pour autant empêcher que les anges y entrent? Un site musulman répond:
Combien c’est dommage de ne pas avoir la présence de ces Anges de lumière auprès de soi et de choisir un chien! Quelques personnes se défendent d’avoir un chien à la maison pour la protection mais n’existe-t-il pas de nos jours des systèmes de sécurité, des systèmes d’alarme perfectionnés qui empêcheraient les cambrioleurs d’agir?
Signalons cependant que les chiens n’empêchent pas l’entrée de tous les anges dans la maison. En effet, pour les musulmans, il existe différentes catégories d’anges. Parmi ces anges il y a Gabriel qui transmet le Coran à Mahomet, les anges de la miséricorde qui dispensent la miséricorde et la bénédiction divine, et les anges comptables qui inscrivent dans un livre les actes des humains et qui accompagnent l’homme pas à pas . Les juristes estiment que les figures, comme les chiens, n’empêchent pas l’entrée des anges comptables, sans quoi on pourrait voler en présence de ces objets et des chiens sans en être tenu pour responsable dans l’autre vie .
11) Le chien dans les rapports juridiques
La détention et l’entretien, l’achat, la vente et le legs de tels chiens, fussent-ils noirs, fut considéré par les juristes comme licite, à condition que les responsables en justifient l’emploi. De plus, le meurtrier d’un de ces chiens devait réparation au propriétaire de l’animal. Les juristes divergent sur la validité d’un contrat portant sur une brebis et un chien conjointement . Ils sont par contre d’accord sur l’interdiction de donner un chien comme gage, car on ne peut donner comme gage que ce qui peut être vendu, comme on ne peut louer son service, mais on peut le prêter . Ils divergent sur la possibilité d’en faire un don, mais permettent de le léguer par testament s’il s’agit d’un chien d’utilité . On ne peut en faire une dot pour un mariage, ni comme compensation pour une répudiation par rachat .
Si quelqu’un envoie son chien mordre autrui, la loi du talion est appliquée contre le propriétaire . Les juristes divergent sur la qualification des rapports sexuels avec une chienne, certains estimant qu’il s’agit d’adultère et donc punissable en tant que tel, d’autres estiment qu’il s’agit d’un délit puni par une peine discrétionnaire . Si quelqu’un vol un chien, on ne lui applique pas la sanction islamique prévue pour le vol, à savoir l’amputation de la main (5:38) . Si le chien nuit à autrui par son urine ou son impureté, on peut exiger du propriétaire de s’en défaire, et s’il porte préjudice à autrui, le propriétaire en est garant .
En 2006 , la police religieuse (appelée Al-Muttawa) en Arabie saoudite qui veille sur la moralité publique (notamment la mixité entre hommes et femmes, et le port du voile par les femmes) et l’exécution des devoirs religieux (comme les prières quotidiennes et le jeune de Ramadan) a publié un décret interdisant la vente de chats et de chiens dans les deux villes de Jeddah et de la Mecque parce que certains jeunes les achètent et font de la parade en public. Cette police demande aux autorités municipales d’aider dans l’application de ce décret. La presse signale que la possession de chiens de race est devenue une coutume de plus en plus répandue, que la police considère comme une influence occidentale et une émulation des infidèles, ce qui est interdit en droit musulman .
En 2002, un imam nommé Gholamreza Hassani a lancé un appel à tous contre les chiens: “J’en appelle à la magistrature pour arrêter tous les chiens hauts sur pattes, moyens sur pattes et bas sur pattes, ainsi que leur propriétaire aux longues jambes. Sinon je le ferai moi-même” .
12) Le chien, les taxis et le transport public
La presse signale plusieurs cas de chauffeurs musulmans dans différents pays occidentaux (Australie ; États-Unis ; Canada ; Royaume uni ; Norvège ) refusant de transporter des voyageurs accompagnés de leurs chiens, y compris lorsque les voyageurs sont des aveugles se servant de chiens dressés pour les guider. Ce même problème se rencontre avec des voyageurs transportant de l’alcool.
Ces informations font l’objet de commentaires enflammés de la part de lecteurs de sites internet, demandant à ces chauffeurs de quitter le pays s’ils ne veulent pas s’adapter à ses normes, voire de changer de métier, exigeant le retrait de permis de conduire de ces chauffeurs. Les associations d’aveugles crient à la discrimination et ont porté plainte contre ces chauffeurs. Des autorités infligent à ces chauffeurs des amendes élevées. Ce à quoi les chauffeurs répondent qu’il s’agit d’une atteinte à leur liberté religieuse, voire à la liberté de commerce, un chauffeur étant libre de prendre dans son taxi qui il veut. On demande aux muftis et autres personnes religieuses musulmanes d’intervenir pour expliquer aux chauffeurs musulmans que le chien d’aveugle peut être toléré par analogie avec le chien de chasse ou garde, puisqu’il est utile. L’Office du transport public à Londres a dû publier un décret à ce sujet qui dit:
PCO Notice 01/06
Carriage of Assistance Dogs in PHVs and Taxis
Advice for Operators and Drivers
The Government and Transport for London are committed to an accessible public transport system in which disabled people can enjoy the same opportunities to travel as other members of society. Private hire vehicles (PHVs) and taxis are a vital link in the accessible transport chain and it is important that disabled people who use guide, hearing or other assistance dogs, have confidence that they can book a PHV or hire a taxi which will carry them and their dog at no extra charge. Guide, hearing and other assistance dogs have given many disabled people the confidence to travel independently and, for these people, PHVs and taxis can often be a lifeline.
Private Hire Vehicle Operators
PCO Notice 1/04 advised of the legal requirement, from 31 March 2004, for PHV operators to:
• accept bookings made by or on behalf of a disabled person who is accompanied by a guide, hearing or other assistance dog;
• accept bookings made by a person who will be accompanied in the PHV by such a disabled person; and
• not make an additional charge for carrying the disabled passengers’ assistance dog.
Private Hire Vehicle Drivers
Since 31 March 2004, a driver of a licensed PHV which has been hired by or for a disabled person with their guide, hearing or prescribed assistance dog; or by a person who will be accompanied in the PHV by such a disabled person; has been required to:
• carry the disabled passenger’s assistance dog and allow it to remain with the passenger; and to do so without additional charge.
Taxi Drivers
It has been a legal requirement since March 2001 for taxi drivers to